Un dimanche soir alors que je revenais de Ouagadougou sur le vol du soir de la compagnie Air Burkina pour Abidjan, j’ai été témoin d’une scène improbable qui m’a fait rire à en pleurer.
Alors que nous venions de décoller dans le ciel très dégagé de Ouaga, je me perdis dans de la lecture.A un moment je fus perturbé par des voix qui m’ont fait pensé à une bagarre.
Quand levai la tête pour observer, il n’en était rien. L’avion n’était pas rempli et j’étais seul sur un banc de 3 sièges. Il y avait partout des places libres. Mon voisin de devant, assis côté hublot, faisait la causette avec un ami à l’autre bout de l’avion aussi assis côté hublot. Sans blague! Et sans gêne. Pas une seule phrase en passant mais une causerie à haute voix avec des tapes dans la main pour accompagner dans une français approximatif coupé au Bambara.
Je ne pouvais plus lire. Je refermai mon livre et je réfléchis à ce que j’allais faire. Soudain j’entends des cris plus forts venant du causeur à l’autre bout de l’avion. Son voisin de devant, un jeune homme (blanc, précision nécessaire), casque audio sur la tête a osé lui dire de parler moins fort. Le bonhomme est rentré dans une colère verte, s’est levé et a voulu s’en prendre physiquement à celui qui a osé lui dire de parler moins fort.Les injures (très racistes) fusent en français et en Bambara et il tremble. Le voisin au casque, dans un calme olympien remit son casque sur ses oreilles et reste dans un mutisme très parleur. Il menace de frapper le jeune voisin parce qu’il l’aurait traité d’animal.
– Est ce que je suis un animal pour que tu me dises que je crie? Ce sont les animaux qui crient
-Tu as payé ton billet et moi aussi, tu n’as rien à me dire dans cet avion.
-Je vais te casser la gueule quand on va descendre
Bref, la scène va durer environ trois minute. Face au silence de tous, l’homme comprend qu’il est seul et qu’il a tord. Dans la honte il revient s’asseoir et se tait. Je pus enfin reprendre ma lecture. Ce fut intense mais utile.
J’ai eu une bonne dizaine de minutes de rire bienfaisant.C’est bien dommage que des gens comme ce voisin perturbateurs ne comprennent pas que dans un espace public, leur liberté s’arrête là où commence celle des autres. Bizarre qu’un homme puisse imposer ainsi sa discussion à tous les passager d’un vol.