Depuis quelques semaines les autorités ivoiriennes ont décidé de réduire fortement le nombre de barrages routiers. Cette action a pour effet de fluidifier la circulation et de réduire le racket dont se plaignent les automobilistes.Sur le point du racket il faut souligner que les braves hommes en tenue sur nos routes sont passés à d’autres techniques.

Pour les transporteurs ( taxi, minicars, poids lourd) il y a un barème qu’ils connaissent bien entre eux. Par exemple, le taxi communal paie 500 francs CFA au barrage sur le Boulevard Latrille et peu conduire comme il veut, griller le feu, rouler sur le trottoir et au passage insulter le policier. Et le poids lourd chargé de bananes doit payer 2000 Francs CFA au corridor de Zatta ( entrée Ouest de Yamoussoukro) pour passer. C’est établi et c’est comme ça. Pourquoi? Ne me demandez pas.

Mais l’évolution c’est que les hommes en tenues ont voulu élargir la base du racket. Ils mendient littéralement auprès des véhicules particuliers lorsque les pièces sont en règle. Ils vous diront de faire quelque chose pour vos petits au soleil. Ou encore  » autorité on est là pour vous, on a soif »,  » autorité, pensez à nous ». Une situation gênante. Mais le drame dans l’histoire c’est que dans ce cas on ne vous contrôle plus.


Las de cette situation, les plaintes ont poussé les autorités à réduire le nombre de barrages routiers. La conséquence est connue. La braquages à main armée ont repris. Les cambriolages de domicile au nez et à la barbe des forces de l’ordre parfois. De nuit comme de jour. Les domiciles, les restaurants, les stations-service, les maquis, tout y passe.Le CCDO ( Centre de Commandement Des Opérations ) lancé à grand renfort de communication n’a pas encore endigué le phénomène malgré le nombre d’unités (80 véhicules high-tech neufs). Et l’arsenal utilise par les bandits rivalise avec celui des forces de l’ordre.


Finalement les ivoiriens ont un choix cornélien à faire: subir les barrages ( et le racket) ou se faire cambrioler ( et risquer de mourir).
D’aucuns diront qu’on préfère les barrages dans cette situation. Ils ont raison. Et je crois qu’on peut avoir des barrages sans racket.

L’unité de lutte contre le racket, la hiérarchie militaire et le ministère de l’intérieur doivent conjuguer leurs efforts. Mais pour aller plus loin il faut une implication des transporteurs ( ce n’est pas évident). De nombreux transporteurs qui refusent de se mettre en règle perpétuent la racket sur nos routes