Nota Bene: Cet article est paru dans Soir Info et nous le reprenons en raison de sa pertinence
Voter, acte par lequel le citoyen opère, délibérément, son choix parmi les candidats en lice dans une compétition électorale, peut, soit faire gagner ou faire perdre.
En Côte d’Ivoire, pour la prochaine présidentielle du 31 octobre 2010, la Commission électorale indépendante (CEI) a retenu trois signes ou symboles pour valider le vote.
Trois signes
Il s’agit, notamment, du vote par empreinte digitale. Le votant trempe l’index dans l’encre indélébile et l’appose dans la case réservée au candidat de son choix et où figure sa photo, son l’emblème ou le logo (case ronde, éléphant, cheval, deux doigts levés en signe de V de victoire, clef, etc). L’inconvénient du vote à l’encre indélébile et qui peut annuler un l’acte, c’est que, de façon symétrique, en pliant le bulletin unique avant de l’introduire dans l’urne, l’encre peut, malencontreusement, se retrouver dans la case de celui contre qui l’on a voté. Dès lors, le vote est annulé.
Pour éviter cela, il faut plier le bulletin à revers, c`est-à-dire dans le dos… Il faut éviter de cocher sur le logo ou l’emblème du candidat. En le faisant, vous annuler votre vote, purement et simplement.
Deux croix ont été retenues par la commission électorale pour valider un vote. Le signe de la croix de multiplication ou tout simplement un « X » et la croix qui renvoie au signe de l’addition « + ». L’électeur doit surtout éviter, comme cela arrive souvent, de faire la croix sur le front de son candidat. Il faut faire cette croix dans la case, au bas de la photo de son candidat. Une croix sur le visage ou même sur la photo du candidat est synonyme de rejet de la personne à qui l’on voulait accorder son suffrage.
Il ne faut pas non plus faire des signes de croix sur le visage des autres candidats, ce qui pourrait annuler votre vote. Pour voter, il est nécessaire d’être inscrit sur la liste électorale du bureau de vote où on se présente et justifier de son identité. Sauf les corps habillés et les journalistes, du fait de leur profession, nul autre Ivoirien n’a le droit de voter en dehors du bureau de vote où il s’est inscrit.
Par ailleurs, le vote par procuration est proscrit, conformément au code électoral. Nul ne peut donc voter à la place d’un autre. Pour espérer accomplir son droit civique, l’électeur doit impérativement montrer patte blanche en présentant aux agents de la Cei sa carte d’électeur et sa carte d’identité. Mais suite à des arrangements politiques relativement à l’accord de Ouagadougou ( Apo) la présentation de la carte électorale est suffisante pour voter. Plus besoin donc de la carte nationale d’identité.
Par ailleurs, on ne peut pas voter avec le récépissé d’enrôlement. Il faut dire que la carte électorale est valable pour tous les scrutins (présidentiel, législatif, conseils généraux et communes) et est délivrée à tout électeur inscrit sur la liste électorale. Cette carte fabriquée par la Sagem en Allemagne est d`un modèle uniforme pour tous les électeurs ivoiriens, aussi bien ceux qui votent en Côte d’Ivoire que ceux qui votent dans les Ambassades à l’étranger où des bureaux de vote seront ouverts.
Une carte électorale contient obligatoirement les indications suivantes : nom, prénoms, domicile, date et lieu de naissance de l`électeur. Savoir voter est donc fondamental pour tout électeur, car une seule voix peut faire basculer le résultat d’un scrutin, au détriment ou en faveur de son candidat. L’expérience faite récemment par le parti démocratique de Côte d’Ivoire ( Pdci-rda) dans le village de Kouassikro, dans le département de Daoukro est pour le moins hilarante.
Le vote symbolique organisé auprès d’un échantillon d’électeurs a montré que de nombreuses personnes dans ce département du candidat Henri Konan Bédié ne savent pas voter. 80 % des bulletins ont été déclarés nuls par la « commission électorale » de cette localité, qui a organisé cette élection test, dans le cadre de la formation des militants de ce parti. C’est pourquoi, les partis politiques, les candidats indépendants, les structures d’observation de vote et de certification du scrutin ainsi que la Cei qui conduit ce processus électoral dans ce contexte de sortie de crise, devaient mettre tout en œuvre pour assurer, à cette élection toutes les conditions de réussite.