La crise post-électorale en Côte d’Ivoire est rentrée dans une phase scandaleusement dangereuse depuis la dernière semaine du mois de février 2011. Et les médias sont trop focalisés sur la crise en Libye pour parler du drame des ivoiriens.


Le feu couvait sous les braises depuis longtemps et l’on n’est pas trop surpris de l’escalade de la violence qui a suivi les appels de Charles Blé Goudé à la « jeunesse patriotique ».Dans des rencontres avec les jeunes il les appelés à se constituer en groupes d’auto défense pour protéger les quartiers et mettre fin à la progression des rebelles. 

Ces groupes ont alors eu carte blanche pour commettre des exactions et des assassinats sans crainte vu qu’il neutralisaient des « rebelles ». Ainsi, le supplice du pneu en feu est en vogue dans certaines zones et le racket est devenu monnaie courante à certains barrages.

Après les barrages sauvages  ont est passé à la saison du vandalisme et du pillage politiquement ciblé et orchestré sous la surveillance de la Police d’Etat.

A ce jour les  domiciles de 13 personnalités proches ou supposées de Ouattara Alassane on été pillé et parfois incendiés sous les yeux des forces de l’ordre et cela continue.


Pendant ce temps, vu la répression sans limite qui s’abattait sur les marches du RHDP, on  a assisté à des marches de femmes pro Ouattara dans les quartiers de Treichville, Abobo et Koumassi. La violence est montée d’un cran lorsque les forces de police ont ouvert le feu sur une marche de femmes à Abobo le jeudi 4 mars 2011, tuant 7 personnes.

Dans le même temps des affrontements entre groupes ethniques localisés ont été observés à Abidjan. Ainsi à Abobo dans le village d’Anonkoua Kouté des personnes ont été tuées dans les attaques entre groupes ethniques. Pareil à Aboboté. A Cocody Blokoss, les étrangers ont été bastonnés, leurs maisons pillées et la mosquée incendiée.


Et la liste est longue, mais des similitude avec le génocide  Rwandais de 1994 sont troublantes: présence de groupes d’auto défense armés (jeunes patriotes, milices), une armée qui assiste sans rien faire aux violations des droits de l’homme, une télévision qui stigmatise et appelle constamment à la haine contre les étrangers, l’ONU, la France et une partie de la population. Personne ne dira qu’il ne savait pas. Le risque d’embrasement est réel et élevé.


Si les leaders ivoiriens sont incapables de se dépasser pour se parler et parler à la population, la communauté internationale n’a pas le droit de laisser les innocents mourir sous des balles qu’on ne fabrique nulle part en Côte d’ivoire.