En suivant la toile ivoirienne, on remarque régulièrement des plaintes et frustrations de personnes (en général des femmes) qui ont été refoulées a des endroits parce que leurs tenues ne respectaient pas le « dress-code ».

Bon à savoir

C’est très frustrant et parfois pénalisant de se faire refouler ainsi à l’entrée de certains lieux surtout si l’information n’est pas publique. La pire des situations c’est lorsque la décision relève du jugement d’une personne postée devant l’entrée du lieu. Je ne crois pas être outillé pour juger de la légalité de ces décisions ou pas. Je vais demander conseil à Fay La Juriste Décalée. En attendant, Je vais lister quelques endroits où certaines tenues ne passent pas.

  • Le palais de justice d’Abidjan : Les habits déchirés, sans manches, les sandales, les jupes trop courtes, les culottes… n’entrent pas et l’entrée est contrôlée par des agents de la police
  • La DST au Plateau : C’est un peu comme au Palais de justice. Et ceux qui viennent faire les passeports en font les frais souvent.
  • Certaines mairies : A la mairie de Yopougon ou. Adjamé par exemple, les sandales, bras dehors, tenues légères, trop courtes seront refoulées par les agents de la Police Municipale à l’entrée.
  • Certains hôtels de haut standing : On a souvent entendu le nom du Pullman où des tenues jugées trop courtes ont été refoulées. Noom au Plateau a été cité aussi dans un cas de jeunes filles avec une culotte et l’autre en jeans déchirés
  • Certaines églises : A Ste Thérèse de Marcory, Ste Cécile et j’en passe, il y a une pancarte avec les tenues qui ne sont pas acceptées. On retrouve les habits déchirés, les jupes et  robes courtes, les culottes, les maillots (des clubs de football).
  • Certains bars et boite de nuit : Il y a de cela quelque temps, les sandales étaient interdites dans les bars et night-clubs. Si les gens sont devenus flexibles aujourd’hui, à Accra au Ghana vous aurez droit au  » no slippers » et vous ne pourrez pas y entrer.
  • Les écoles : Dans la plupart des écoles il y a un dress-code clair que tous les élèves doivent respecter. Pour le personnel aussi, il y a des restrictions sur les tenues qu’ils peuvent porter ou pas.

Cela fait débat

Doit-on interdire l’accès d’un lieu public ou d’une administration à un citoyen parce qu’on juge sa tenue non conforme ? L’habit étant culturel et les normes variant d’une structure à l’autre, où se trouve la ligne rouge ?

De l’autre côté on a ceux qui pensent qu’il faut se conformer aux règles des lieux qu’on visite. Et ils estiment qu’il est normal de refouler des personnes « mal habillées ». Dans ce cas, comment savoir qu’il y a un dress-code à respecter pour rentrer dans un endroit si on n’y est jamais allé et si l’information n’est pas disponible ailleurs que sur le lieu ?

Ces deux positions opposées se tiennent. Je crois de mon côté que même si l’habit ne fait pas le moine, on le reconnaît par son habit. Et les choix vestimentaires doivent tenir compte de l’environnement dans lequel on se trouve et aussi des mœurs qui prévalent. Si certaines cultures n’ont aucun problème avec des cuisses et seins dehors, cela n’est pas acceptable dans d’autres cultures. La maturité voudrait aussi qu’on sache que notre liberté s’arrête là où commence celle des autres. Dans les deux sens disons.

À l’observation, certaines personnes en culottes rentrent sans souci dans certains hôtels. Et ces mêmes endroits refusent d’autres personnes en culotte. Au-delà du délit de faciès, il y a l’apparence générale, la posture et l’image qu’on renvoie aux autres.