Au soir du 31 octobre, ce pays se frappait la poitrine, fier d’avoir réussi un pourcentage incroyable de participation aux élections présidentielles.
Plus de 80%, un score dont aucune démocratie ne pouvait se vanter. Ces ivoiriens-là ont eu soif d’une victoire collective, pas de cette victoire que les politiciens désirent. Ces ivoiriens-là ont voulu que les choses aillent de l’avant.
Ces ivoiriens-là ont montré qu’ils avaient grandi.
Au soir du 25 novembre 2010, ce pays se targuait d’être le premier en Afrique à réussir un débat aussi civilisé entre deux candidats que tout oppose. La nation arborait un sourire de satisfaction: le bout du tunnel n’est plus loin.
Leurs attitudes (ces deux candidats) étaient apaisantes; la fameuse accolade (de façade) en fin de débat qui a fait le tour de l’Internet.Leurs paroles donnaient espoir:« Je m’engage à respecter le résultat des urnes »« Tu m’appelleras au soir du 28 pour me féliciter »
Et le soir du 28, il n’eût point d’appels, du moins pas celui qu’ils nous ont tous les deux promis. Il n’y a eu qu’attente et spéculation au coeur de ce peuple qui, à plus de 70%, est encore allé voter; score toujours honorable.Et il a semblé quelques heures que les urnes avaient résonné mais encore une fois, ce n’étaient que spéculations colportées par la presse libre, celle du monde, pas celle de leur pays. C
e peuple a des institutions et des dirigeants qui n’ont pas sa hauteur et sa maturité:– Cinq jours pour proclamer les résultats, foulant au passage les propres règles qu’ils se sont fixés– Le rejet des certifications et des certificateurs qu’eux-mêmes se sont choisis– L’éviction de certaines parties dans le décompte d’une élection sensée réconcilier.
Ces institutions et dirigeants qui n’ont pas la hauteur et la maturité de leur peuple. Car derrière la voix du peuple, il y a la voix de Dieu. Il y a une volonté plus forte que la divergence de deux candidats. Il y a L’unité et La Paix! Mais quand leurs choix et décisions (des institutions et dirigeants) arrivent au bout de quelques manipulations savantes et équivoques, l’on se demande vraiment s’ils veulent vraiment la paix?