Korhogo est la quatrième ville de Côte d’Ivoire et le chef lieu de la région du Poro. Capitale du grand Nord cette ville est devenu le point focal de l’activité socio-économique du Nord. Originaire de la région du Poro je me rends régulièrement à Korhogo d’abord en voiture et maintenant parfois par vol régulier Air Côte d’Ivoire.

Cette année pendant mes congés j’ai pris la route et j’ai eu mal au coeur avant la fin du périple. En avion il faut à peine une heure pour relier ces 2 villes. En voiture  il faut compter au minimum 7 heures !

Une autoroute bâclée

Nous sommes sur l’autoroute du Nord, un tronçon de 230 kilomètres environ qui relient les 2 capitales du pays. Le premier tronçon de l’autoroute qui finit à Singrobo reste très correct et comporte de poste de péage gérés par le FER (Fond d’Entretien Routier).

Si l’idée de péage pour mieux entretenir la route reste louable,  il faut se demander comment on a pu arriver à fixer des tarifs aussi compliqués: 1250 FCFA pour les véhicules de tourisme.

Le problème de monnaie récurrent dans ce pays est connu de tous et figurez vous que ces postes de péage n’acceptent pas les billets de 5 mille et 10 mille Francs CFA. Il auraient pu faire un péage à 1500 FCFA et l’autre à 1000 FCFA. Et si au péage du pont HKB à Abidjan l’on met en moyenne 20 secondes, sur l’autoroute il faut compter 60 secondes minimum. Une différence de productivité visible et claire (…) 


Quand vous dépassez Singrobo, vous entamez les 90 km d’autoroute qui conduisent à Yamoussoukro et il faut y aller avec prudence.  D’ailleurs, la vitesse maximale est de 110km/h sur ce tronçon.

Des crevasses ici et là mais aussi et surtout des ondulations incompréhensibles par endroits causent régulièrement des accidents. Le tronçon Toumodi – Yamoussoukro est tellement endommagé qu’il est en refection depuis quelques mois par une entreprise que me semble avoir tout son temps. Si une route si jeune est aussi mal en point, à mon avis le travail a été quelque part baclé, et le contrôleur n’a pas fait son travail à temps.


De Yamoussoukro à Bouaké c’est rien de nouveau. Ces 110 km de voie à double circulation restent difficiles à parcourir. Le nids de poule, les virages, les villages en bordure de route, la végétation qui réduit la visibilité et les excès de vitesse des automobilistes sont autant de dangers à prendre en compte.

Niakara-Korhogo: Une honte internationale

Le tronçon Niakaramadougou – Korhogo est simplement une catastrophe, une honte nationale. Les crevasses vous empêchent de rouler à plus de 50 km/h et font un mal terrible à la suspension du véhicule. Les accidents sont légion et les camions-remorques font des zigzags, chacun cherchant le trou le moins profond pour avancer. Il faut compter plus une heure à une heure et demie pour parcourir 70 kilomètres.


Quand je pense au traffic international qui a lieu sur cette route, je ne comprends pas pourquoi rien n’a été fait depuis lors pour réduire le calvaire des ivoiriens. 


J’ai ainsi surpris des habitants de Korhogo proposer une solution radicale pour faire réparer la route: Fermer l’aéroport de la ville et forcer ainsi les autorités à subir le calvaire de la route. D’autres personnes avancent que les autorités travaillent à prolonger l’autoroute de Yamoussoukro à Korhogo et de ce fait ce serait inutile de réparer l’axe Korhogo-Bouaké.


Je crois pour ma part que la route va encore se dégrade, que nous allons souffrir des mois encore. Je crois surtout que les travaux vont être faits à l’approche de l’élection présidentielle de 2020.