L’ Africain et particulièrement l’Ivoirien est soumis à une forte pression sociale de nos jours. Parfois imperceptible par autrui elle est si forte qu’elle finit par avoir raison de l’individu dans ses convictions, plans et choix de vie.

La pression est multiforme et provient de différentes couches de la société. Son caractère externe ne doit pas faire perdre de vue la pression que l’individu se met à lui-même en raison du qu’en-dira-t-on?  Si elle est commune à de nombreux Africains elle est beaucoup plus misogyne en raison de notre héritage culturel.

Dans cette tradition la femme du fait qu’elle soit le socle de la famille et partant de la société est censée faire et ne pas faire un certain nombre de choses selon des méthodes et délais presque prédéfinis. Choses que font pourtant les hommes sans être inquiétés par un quelconque regard désapprobateur. Il est aisé de définir ou lister les situations d’amplification de la pression sociale sur les individus. 

Le plus difficile c’est comment aider l’individu à sortir de cet étau qui est serré inlassablement par le temps qui passe. Le stress de ces situations est permanent et lourd avec ses conséquences mal mesurées sur la femme africaine.

L’infertilité, la stérilité, le divorce, le chômage sont quelques situations qui déclenchent de façon pavlovienne des réactions sociales qui sont un enfer à vivre. 

Mais qui est celui qui met la pression sur l’individu ? On pourrait répondre autrui, les amis, la famille, les parents, les voisins. Mais à y regarder de près nous aussi sommes tous partie prenante à ce jeu. Chacun a son niveau y ajoute sa dose. Une petite question apparemment innocente, un mot, un adjectif mal placé et nous rejoignons le lot des bourreaux de la personne.

Laissons les autres êtres différents

Il nous est parfois difficile d’admettre que les autres peuvent être heureux avec des choix de vie et/ou des conditions différentes de la conception collective du bonheur.

Il existe bien plus de célibataires heureux que de mariés heureux. On en voit des femmes mariées dénuées de tout et dont l’époux n’est là que nom qui se prennent au jeux de demander à une amie célibataire comblée la date de son mariage. Se mentir et mentir à la société. Le plus pathétique c’est qu’à force on finit par convaincre cette femme heureuse seule qu’il lui manque un homme. Il faut des efforts délibérés pour accepter la différence et encore plus pour n’en pas mettre de la pression inutile sur l’autre.

Parfois garder pour soi ses questions ou remarques sur la vie de l’autre est beaucoup mieux. Faire la causette ce n’est ni obligatoire ni forcément appréciable. Apprenons à laisser aux autres la liberté de voir et vivre différemment.