Violences à Koumassi

Nous avions espéré des élections locales apaisées mais que nenni. Nous avons droit à un spectacle honteux avec des perdants qui refusent de reconnaître les résultats des urnes. Ce qui est vraiment désolant dans cette affaire c’est la violence avec laquelle certains contestent ou empêchent la proclamation des résultats. Des urnes vandalisées, des bureaux de vote attaqués en pleine compilation des résultats… Où sommes nous? Où allons nous? Après la crise post- électorale de 2010-2011 on avait cru que les ivoiriens allaient changer.Avec un taux de participation de 36,44% les élections municipales ont donné les résultats suivants:

  1. Indépendants: 72
  2. RDR (Rassemblement Des Républicains): 65
  3. PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire): 49
  4. UDPCI (Union pour la Démocratie et la Paix): 5
  5. RHDP (Coalition de 7 partis dont le PDCI et le RDR): 3

La percée des indépendants et la chute de quelques gros bonnets est le signe que la population ivoirienne est de plus en plus consciente de son rôle dans les élections locales. Les partis politiques ont failli et commis de grosses erreurs (qu’il ne reconnaîtront pas). Ainsi le PDCI et le RDR qui imposent des candidats traînant des casseroles ont récolté la désobéissance de nombreux indépendants sortis de leurs rangs et soutenus par la population.

 
Urnes vandalisées à Treichville

Le FPI, parti de Laurent Gbagbo a officiellement boycotté les élections mais a eu des indépendants sortis de ses rangs qui ont été élus. Mais ils ont encore raté une occasion de faire partie du jeu politique et d’augmenter les chances de survie du parti. Et le poids du parti ne se mesure pas par déduction mais par décompte des voix qu’il obtient en participant au jeu démocratique.Pour ce qui est de la commission électorale, elle est à l’image des partis politiques puisque constituée par les membres des partis. Les lenteurs et balbutiement ont fait remettre en cause sa neutralité dans le jeu électoral même si la plupart des plaintes étaient faites contre les adversaires et non la CEI. A mi parcours de son mandat, ces élections tombent bien pour Ouattara qui a ainsi une vue en conditions réelle de la position des populations.

Et ceux qui vont tirer les bonnes leçons de ces élections sont bien partis pour la présidentielle de 2015.

Mais au-delà de toutes ces leçons, une partie de la population attend des gestes forts de Ouattara face à ces ministres de la république qui ont oublié leurs positions et rôles pour descendre dans la poubelle en créant des troubles.