Chaque année on assiste aux mêmes amalgames lorsque le 8 mars approche. On entend « journée de la femme », « fête des femmes » ici et là. Ces mélanges du genre ont l’inconvénient de nous éloigner de l’essentiel que cette journée doit commémorer et aider à consolider. Ils sont nombreux à penser que c’est encore une journée où il faut faire des cadeaux aux femmes, des cadeaux matériels. Et certaines femmes sont tombées dans cette confusion.
Ce n’est pas une fête!
Le 8 mars c’est la « Journée internationale des droits des femmes ». Il est important de mettre l’accent sur les droits parce que dans de nombreux pays, des individus ont moins de droits que les hommes simplement parce que ce sont des femmes.
On constate que dans de nombreux pays africains, un pagne spécial est édité chaque année et promu au plus haut niveau pour cette journée. Ce folklore a la fâcheuse habitude de voler la vedette aux problèmes réels et surtout d’éviter de discuter des injustices subies par les femmes. Et on ne se demande vraiment pas à qui profite le pagne et ses bénéfices.
Il reste encore beaucoup à faire
Les lois ivoiriennes ont certes évolué sur certains domaines mais il reste de gros efforts législatifs à faire. Je pense à la loi sur le mariage avec son incidence fiscale sur le salaire des femmes comme une bonne évolution. Je veux aussi parler de la loi sur l’adultère qui a été revue et corrigée pour être plus juste. Cependant au-delà des lois, il y a encore de gros retards à régler dans la vie sociale pour aspirer à l’égalité des chances.
Il y a du travail à faire en matière de scolarisation de la jeune fille surtout en milieu rural. L’accès à des toilettes décentes à l’école et la gratuité des serviettes périodiques pour les jeunes filles sont aussi des combats sérieux à mener. Ces inégalités sont des freins à l’égalité des genres et des chances.
La représentativité des femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises et de nos administrations est un énorme chantier. Ce chantier nécessite un engagement des hommes et des femmes dès la base, dès l’école primaire. On ne pourra pas avoir de parité aux postes de décision si les universités et grandes écoles comptent moins de 30% de femmes en général et moins de 10% dans certaines filières techniques.
Le changement est lent et va prendre du temps pour toucher toutes les couches de la société. Je crois cependant que si chacun s’y met à son niveau, il se fera plus rapidement. En ce qui me concerne j’éduque mes enfants de sorte que les filles et garçons fassent les mêmes choses. Je leur enseigne à ne pas accepter de faire quelque chose parce que ce sont des filles.
Bonne commémoration de la journée internationale des droits des femmes 2021.