Aujourd’hui est dimanche, le jour du Sabbat, le jour du Seigneur. Aujourd’hui est un dimanche bien étrange. L’église était pleine, plus pleine que d’habitude. Une bâche de fortune a même été dressée dans la cour pour accueillir tout ce beau monde. Le nombre de croyants a connu progression fulgurante depuis dimanche dernier, visiblement.
Une église pleine, signe de réjouissance? Oui! si ce dimanche n’est pas le 5 décembre 2010, 7 jours après la présidentielle en Côte d’Ivoire et 2 jours après la proclamation de nos deux nouveaux présidents.
Un pays, deux présidents… miracle!
Le peuple, friand de manifestations de ce genre, aurait-il soudainement eu un regain de foi? Ceci pourrait-il expliquer les raisons de l’augmentation de croyants en une semaine? ou parlons-nous là de résurrection (de croyants)?
Un pays, deux présidents…désastre!
Et si le miracle de l’augmentation et de la résurrection de croyants s’expliquaient par l’étonnant résultat des urnes? Une vraie cacophonie présidentielle qui progresse pourtant dans un calme, à redouter. Chacun de son côté y va de son petit discours (de président), de son investiture ou de son serment, de ses plans pour l’avenir… donnant l’impression de ne pas savoir qu’il a un double.
Pendant ce temps, il y a des spectateurs, ceux qui ont déjà été spectateurs de 10 ans d’absence de guerre (et de paix aussi). Il y a ces spectateurs attentistes qui savent que la situation miraculo-désastreuse peut vite devenir un incendie très difficile à éteindre. Alors, ce peuple spectateur n’a plus que la foi, même si ce n’est pas cette dernière qui l’a conduite à l’église. Car sur les sièges de cette chapelle remplie, étaient assis des êtres de peur et de sursis qui se méfient de l’eau qui dort, de ce calme trop étrange pour ne pas présager une tempête.
Et comme si le prêtre le savait, des mots comme « Convertissez-vous car vous ne savez ni l’heure, ni le moment… » étaient disséminés dans son sermon. Qu’il en soit sûr, au nom de la peur qui a guidé ce peuple à lui ce jour, son message n’aura jamais autant fait foi. Et ce n’est surtout pas ce paroissien illuminé, chantant à tue-tête un cantique connu que de lui seul en plein milieu de la célébration, qui dira le contraire.
En clair, ce calme (avant la tempête) est Peur Now! peur qui alimente la prière du peuple: Paix Now!
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