Vendredi 5 août 2011. Plus que 2 jours avant la commémoration du 51ème anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Une journée pleine de péripéties. Diverses, joyeuses parfois, tristes par ici mais on retiendra ce drame. Récit d’une journée en enfer.

Vues d’Abidjan ce jour.

La commune de Cocody se réveille et tout est presque normal. Les travailleurs se bousculent sur les grandes artères pour aller au travail. Quelques bouchons par ci et par là. Rien de nouveau. Sauf peut-être la démolition des constructions anarchiques sur domaine public qui suit son cours dans toute la commune.

Au Plateau à 7 heures, les fonctionnaires sont déjà leurs postes pour la plupart. La circulation est encore fluide sur les 2 ponts.

Au carrefour de Solibra sur le Bouldevard Valerie Giscard d’Estaing à Treichville, les préparatifs du concerto pour l’indépendance vont bon train. La voie est partiellement fermée à la circulation. Un village gastronomique se met en place.

A la montée du pont De Gaule en venant de Treichville, deux taxis sont rentrés en collision frontale. Pendant ce temps à Yopougon, la démolition des maquis de la célèbre Rue Princesse continue. Joie pour les riverains, tristesse pour les propriétaires. 

Dans la commune des entreprises finissent les travaux de remise en état de leurs points de ventes fortement endommagés pendant la guerre d’avril 2011.

Mais le pire c’est que dans le même temps, des Ivoiriens qui avaient laissé leurs familles à la maison passaient de vie à trépas en un clin d’œil dans un accident qui restera dans la mémoire des Ivoiriens. Un autobus (ligne 19, Adjamé- Vridi) de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA) est tombé dans la lagune Ebrié à partir du pont Félix Houphouët Boigny.

Bilan lourd

Bilan 37 morts et de nombreux blessés et seulement 10 rescapés. L’information passée d’abord par les réseaux sociaux est relayée par la presse et le monde afflue. Un drame national. L’un des secouristes trouvera sa femme parmi les victimes. Plus tard dans la journée, deux autres autobus de la même SOTRA auront un accident grave au niveau d’Adjamé à l’Indénié.

Toute la ville est sous le choc. Les questions fusent. Pourquoi ? Comment ? Et pourquoi des autobus ? Les circonstances des accidents sont connues, mais les enquêtes officielles nous situeront. Les accidents impliquent des usagers autres que les bus mais de nombreuses questions sont à élucider pour ne plus jamais tuer autant de personnes dans un accident qu’on aurait pu éviter.

  • Que faisait cette voiture en sens inverse sur le pont ?
  • A quelle allure le bus roulait-il pour pouvoir traverser l’autre voie, le béton de la piste cyclable et la rambarde de sécurité ?
  • A quoi servent nos pompiers s’ils ne sont pas équipés?
  • Que font les unités de régulation de la circulation face au phénomène de circulation en sens interdit fréquent sur ce pont Houphouët ?

Les accidents graves de la route sont tellement fréquents ces derniers jours à Abidjan qu’il est grand temps de mener à fond une réforme du code la route en allant de l’auto-école au permis en passant par la sensibilisation et la répression des comportements dangereux sur les routes.