Un constat amer

Dans mon premier emploi après mon diplôme j’ai croisé un jeune ivoirien qui était pompiste sur une station-service à Abidjan. Lors d’une formation j’ai été surpris des carences qu’il avait en logique élémentaire et en calculs. Mais j’ai été frappé par un plus grand choc quand il m’a sorti qu’il avait une maîtrise en sciences économiques de l’Université de Cocody.

Éric était venu pour un entretien pour un stage chez moi récemment au bureau et quand nous avons abordé la question technique sur le marketing il m’a ébloui par ses mensonges. Il a eu un mal fou à me définir le marketing et ensuite quand j’ai voulu savoir sa connaissance des concepts de base j’ai compris qu’il était totalement ignorant sur la question. Il avait une licence en marketing management d’une école supérieure privée.

Aicha quant à elle était déjà en stage quand je lui ai demandé un tableau Excel avec de simples totaux. Trois jours après elle n’avait pas fini et en privé elle m’a avoué qu’elle ne savait pas utiliser la suite office sur un ordinateur. Elle a un compte Facebook bien fourni en photos retouchées.

Le système aussi est fautif


Ces trois jeunes produits du système éducatif ivoirien sont bien diplômés mais incompétents dans les matières qu’ils sont censés avoir étudiées. Inutiles pour les entreprises qui veulent du résultat hic et nunc. Aujourd’hui nombreux sont les jeunes qui vont à l’école juste pour obtenir un diplôme sans aucune compétence pratique et vendable.

Après les cours auxquels ils ne font qu’assister (sans comprendre) ils se sont arrêtés et n’ont jamais essayé de maîtriser les bases encore moins d’aller au-delà. Une personne instruite qui ne lit pas n’est pas forcément mieux qu’un illettré. Ces trois jeunes diplômés sont aussi utiles qu’un analphabète dans les postes auxquels nous les avons mis. Le système éducatif lui-même a ses propres lacunes qu’il peine à corriger. Et nous pouvons passer une éternité à en parler. Cependant, de ce système bancal sont sorties des personnes qui font aujourd’hui la fierté du pays.

Faire des efforts

La jeunesse doit comprendre que son avenir dépend d’elle – même. On peut toujours citer ses difficultés aux gens mais d’autres personnes dans les mêmes conditions ont réussi à s’en sortir.

  •  Allez à l’école (Bill Gates a abandonné Harvard et non l’EPP Logoualé)
  • Sachez-vous orienter (les moyens sont disponibles. Les fiches métiers et carrière existent gratuitement sur le web)
  • Facebook et Whatsap sont rarement les compétences primaires qu’on va vous demander en entreprise (sauf si vous voulez être Community Manager ou Social Media Manager)
  • Apprenez en dehors de la classe
  • Continuez à apprendre une fois en entreprise 
  • Ayez des modèles de vie et cherchez à comprendre comment ils ont fait pour réussir. 
  • Les diplômes sont importants et les relations ne remplaceront pas vos résultats