Nous parlons depuis des lustres des dégâts de la corruption sur les économies africaines. Les gouvernements se suivent et succèdent sans vraiment arriver à régler le problème. A mon avis le problème est plus profond et ne sera pas réglé dans les décennies à venir. La corruption est omniprésente dans nos vies en Côte d’Ivoire. Souvent entretenue par les dirigeants mais aussi les populations elles-mêmes
Une corruption meurtrière
Ce vendredi 13 novembre la corruption a encore fait des morts à Abidjan, rond point de la Riviera 2 dans la commune de Cocody. Un mini car de transport en commun appelé Gbaka à fait un accident spectaculaire dont le bilan reste à déterminer. Le maître mot de cette situation c’est la corruption.
- Pour obtenir le permis de conduire en Côte d’Ivoire il faut payer les agents examinateurs. Sinon vous échouez. Que vous sachez conduire ou pas il faut payer. Parfois des personnes paient et ne passent même pas à l’autoécole avant de recevoir leur permis. Tout le monde le sait mais aucun ministre des transports n’a jamais pu régler le problème. Il semblerait que les sommes ainsi récoltées aux examens soient reparties entre les agents et la hiérarchie.
- Pour la visite technique des véhicules c’est le même scénario. Que votre véhicule soit en bon état ou pas il paie sans quoi la Sicta qui est une filiale du groupe SGS vous fait échouer. Ainsi des véhicules sans phares ni freins avec des pneus lisses obtiennent le certificat de visite technique. Parfois les propriétaires de gbaka louent des pneus et des phares pour passer la visite quand les défauts sont trop visibles.
- Le policier qui est sur la route et qui constitue le denier rempart est aussi corrompu. Il accepte de prendre de l’argent pour laisser circuler des véhicules sans phares ni freins. Pire, les infractions au code de la route ne sont pas punies. Nombreux sont les chauffeurs de gbaka qui n’ont pas le permis de conduire. Et presque tous conduisent sous l’effet de stupéfiants…
Une fois le ministre de l’intérieur avait demandé de faire bloquer tous les véhicules dont les papiers n’étaient pas en règle. Abidjan a été paralysé parce que 80% des véhicules de transport en commun ont cessé de travailler. Par laxisme les contrôles ont été assouplis. La société des bus SOTRA n’est pas suffisamment équipée pour couvrir toute la demande en transport. Il y a fort à parier que cette corruption va encore faire des victimes sur nos routes.
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