Dans ma carrière j’ai eu à faire des entretiens d’embauche, beaucoup d’entretiens. J’ai été parfois le candidat et bien des fois le responsable fonctionnel du recrutement dans ma carrière. Ceux qui organisent et conduisent des recrutements en Côte d’Ivoire peuvent vous dire que cela donne des migraines.
En septembre 2021 nous avons lancé un recrutement pour remplacer un ingénieur agronome chez Yara. Comme dans de nombreuses entreprises, le processus se fait sur une plate-forme en ligne. Et en triant les candidatures j’ai eu envie de partager avec vous mes migraines de recruteur.
Trop de candidatures
Pour un seul poste je me suis retrouvé finalement avec plus 150 candidatures à trier. Pour une position aussi spécialisée, je crois que c’est trop. Et cette pléthore de dossiers réduit les chances des candidats d’être retenus. Cette situation peut aussi traduire l’étroitesse du marché de l’emploi en Côte d’Ivoire. Et vu que nous manquons de statistiques sectorielles fiables, nous devons nous contenter d’accepter le chiffre de 2% de chômeurs dans le pays ou encore de 25% selon les sources.
Inadéquation des profils
Bien des coachs conseillent aux gens de postuler même s’ils n’ont pas l’expérience et s’ils pensent ne pas correspondre au poste. Sait-on jamais, dit-on en général. Si cela peut se comprendre, il faut un minimum d’affinité entre les compétences, expérience, formation de base et les exigences du poste. Si aucun de ces éléments ne correspond au poste, vous perdrez votre temps et celui du recruteur.
Pour un poste d’ingénieur agronome avec de l’expérience, je me suis retrouvé avec de nombreux candidats dont la formation de base et l’expérience n’avaient rien à voir avec mes besoins. Qu’est-ce qui pousse un diplômé en gestion des ressources humaines, avec une expérience dans son domaine à venir postuler pour être technico-commercial agronome ? Pourquoi quelqu’un qui est infographiste vient s’ajouter à ma liste de dossiers ? Si c’est une tentative de reconversion, il est préférable de la commencer en interne là où l’on se trouve déjà.
Les fautes
Il existe encore trop de dossiers de candidature avec trop de fautes. On peut tous se tromper et faire des erreurs, ou oublier une coquille. Mais pour un CV, il faut faire des efforts de relecture et demander de l’aide s’il le faut. Et si vous décidez de faire un CV en anglais, faites le bien. Il y a des modèles gratuits en ligne. Ne traduisez pas de façon littérale votre CV. Faites-vous relire, faites-vous aider et si vous pouvez, demandez à un service de rédaction/correction de CV de le faire pour vous.
Les problèmes avec les plateformes digitales
Lorsque les entreprises passent par leur plate-forme digitale pour recruter, elles mettent des questions pour faire les premiers filtres. Malheureusement de nombreux candidats n’arrivent pas à bien renseigner les champs. Certains ne répondent carrément pas aux questions préalables. J’ai vu certains télécharger une lettre de motivation au lieu du CV. Quand le recruteur a trop de candidats et trop de choix, il ne perdra pas le temps à fouiller. Il va avancer avec ceux qui ont bien renseigné leur candidature.
Il est fini le temps des dossiers physiques et des entretiens en présentiel uniquement. Certaines entreprises vont vous prendre en entretien via Zoom, Skype, Teams ou autre et vous devez vous mettre à jour. Suivez les conseils de Jean-Patrick Ehouman qui lutte contre l’analphabétisme digital. Ouvrez Youtube et suivez quelques tutoriels.
Peu de candidatures féminines
À l’heure de l’égalité des chances et de la promotion des candidatures féminines, j’ai eu de la peine de ne voir que 5 candidatures féminines sur les 150 que j’ai reçues. Et certaines parmi les 5 ne correspondent pas au profil. Cela se complique quand on avance dans le processus. Quand on annonce que la personne qui sera retenue devra voyager seule dans un pick-up ou même être basée à l’intérieur du pays, cela devient un frein pour de nombreuses candidates.
Cette situation est le résultat des déséquilibres entre le nombre de filles et de garçons à l’école en Côte d’Ivoire. Cela se prononce plus au supérieur et en particulier dans les filières scientifiques.
La prétention salariale
La question de la prétention salariale est difficile pour de nombreux candidats. Mais il y a des ressources pour savoir y répondre et donner un chiffre. Je me suis retrouvé avec la moitié des candidats qui n’ont pas répondu à la question sur la plate-forme. Et certains ont mis des chiffres qui n’ont rien à voir avec les réalités du pays. J’ai vu quelqu’un qui demandait 5 millions de FCFA par mois pour un poste d’agronome avec 2-3 ans d’expérience en Côte d’Ivoire.
Pour conclure, la recherche d’emploi ne doit pas se prendre à la légère. Il est facile aujourd’hui de se former gratuitement pour réduire les migraines des recruteurs. Il faut continuer à apprendre pour s’améliorer et progresser en entreprise. J’espère que les points plus haut seront utiles.
16/10/2021 at 10:54
J’ai aimé!!
16/10/2021 at 09:44
Intéressant Coach. Merci pour le service que vous rendez à la jeunesse Africaine en l’occurrence Ivoirienne. Mais je complète pour dire que nos politiques devraient encourager (l’auto emploi/ entrepreneuriat) la seule alternative pour résorber le chômage…🙏🏿🙏🏿🙏🏿🙏🏿
15/10/2021 at 18:53
C’est toujours un plaisir de vous lire. Merci de continuer à partager vos expériences avec nous pour qu’on puisse s’en inspirer pour avancer.