Ce matin Faustin a chargé son van et pris ses outils de travail. Le sourire aux lèvres il dit au revoir à sa femme et ses huit enfants. C’était ses derniers instants avec sa famille. Des bandits en ont décidé autrement.
Non contents de dépouiller l’équipe ils arrosent le véhicule à l’arme d’assaut […] Repose en paix Soldat de la vente.
Papa je voudrais venir vous voir ce week end au village.
» La route n’est pas bonne mon fils, attends une autre fois «
De façon imagée dans le même temps mon père m’interdisait de prendre la route de Bouaké à cause des coupeurs de route qui la veille avait attaqué le mini car qui relie Bouaké au village.
Dans la presse les cas sont devenus légion en ce deuxième trimestre de 2013.
Au début c’était l’Ouest du pays qu’ils sévissaient mais avec l’arrivée du BSSO (Bataillon de Sécurisation du Sud-Ouest) on a soufflé un peu. Puis c’était le Nord. Faut pas tenter le diable. Pendant des mois le Nord devient un far West. L’axe Bouaké-Katiola c’était l’enfer des routiers. Puis vint la visite du Président au Nord. Une force spéciale y est déployée pour lutter contre ce banditisme d’un autre âge.
Nos quidams se déplacent vers le Centre et l’Ouest à nouveau. Les alentours de Bouaké et Yamoussoukro sont déclarés zone rouge.
Comme une gangrène insaisissable cette plaie endeuille et appauvrit le pays chaque jour. Avant les braqueurs coupaient la route, dépouillaient les victimes et prenaient la clé des champs. Maintenant ils tirent à l’aveugle sur le véhicule et dépouillent les cadavres. La vie humaine est-elle si insignifiante? Cars, mini-cars, taxis, véhicules de particuliers, commerciaux itinérants…la liste des victimes est longue.
Lourdes conséquences
Le pays paie un lourd tribu dans cette situation. Combien de vies humaines sont ainsi perdues? Combien de familles endeuillées?Pour les entreprises c’est devenu difficile de distribuer leurs produits sur toute l’étendue du pays et cela ouvre la voie à des trafics d’un autre genre.Et l’image du pays? Des dirigeants? La paix c’est pas seulement l’absence de guerre. C’est aussi la possibilité pour les citoyens de vaquer à leurs occupations sans craindre pour leur vie.
Pourquoi?
La guerre. Encore la guerre. Depuis 2002 les armes ont beaucoup circulé dans ce pays. La boîte de Pandore a été ouverte et aucune action concrète et soutenue dans le temps n’a été menée pour endiguer la prolifération des armes. Après la crise de 2011, de nombreux combattants démobilisés qui vivaient grâce à leurs armes se sont convertis à cette funeste activité.Les unités spéciales de lutte contre le grand banditisme souffrent du mal le plus répandu en Afrique: l’incapacité à rester rigoureux et professionnel dans le temps. Les équipes du BSSO font des barrages maintenant et rackettent. Pareil pour les unités postées entre Bouaké et Mankono…Et les autorités font de la Com’
Que faire?
Pour les croyants il faut prier beaucoup. Sérieusement. Il n’y à plus de précaution qui vaille. De jour comme de nuit. Véhicules isolés et convois. Transport en commun ou véhicules personnels…Les autorités militaires doivent déployer les unités de lutte contre le grand banditisme partout dans le pays. Aucune région n’y échappe. Un peu de pression ici et les malfrats se déplacent vers une autre zone.
Le moment est vraiment venu pour nos soldats [people parfois] de montrer leur force de frappe pour rassurer un peu la population. Il faut que les forces de sécurité aillent au-delà de l’événement médiatique pour maintenir une vigilance et une présence dissuasives.
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