Comme de nombreux ivoiriens je me suis souvent pris dans une spirale de critiques (fondées évidemment) contre le pays, ses entreprises, son gouvernement et bien d’autres. Il faut cependant reconnaître qu’en comparaison, la Côte d’Ivoire a de quoi être fière et nous devons en parler sans tomber dans les choeurs  dithyrambiques et soporifiques .


Pour en revenir au sujet du jour, je voudrais partager la joie que j’ai eu de voyager avec Air Côte d’Ivoire encore cette année. Cette compagnie nationale que nous vilipendons à longueur de journée fait de gros efforts pour satisfaire ses clients dans des conditions difficiles et avec des moyens limités. Les compagnies aériennes en Afrique meurent et ressuscitent sous nos yeux dans la sous-région pour les mêmes causes.

Certes la qualité du service n’est pas du niveau des compagnies des monarchies pétrolières du golf, mais sachons reconnaître les efforts. Et pour cela j’ai décidé que tous mes voyages dans la sous-région se feront désormais avec notre compagnie nationale Air Côte d’ivoire. 


La flotte

 
 

Avec 7 Airbus et 4 Bombardiers Q400 neufs (ou presque), cette compagnie m’inspire du respect quand je vois le ballet Orange – Blanc – Vert sur le tarmac de l’aéroport International Félix Houphouët Boigny.  Comment ne pas être en joie quand on peut à prix égal relier Abidjan et Korhogo en une heure  au lieu de 8 en voiture ? Les vols domestiques étaient très attendus et on les prend comme un acquis. Quelques années en arrière c’était pas possible et le calvaire par la route était la seule option. Avec cette flotte, il faut aussi reconnaître les bons choix stratégiques faits par la compagnie pour se faire une place dans la sous-région. Air Côte d’Ivoire fait donc bien de ne pas aller se battre avec les géants sur les lignes intercontinentales (Abidjan-Paris serait un suicide en l’état actuel des choses par exemple). Par ailleurs, les augmentations de capacité et de fréquence de vols sur les lignes à fort traffic sont salutaires. La desserte quotidienne des villes comme Accra et Dakar c’était bien vu. Ensuite le choix de se fournir en appareils neufs qui ont le double avantage de rassurer la clientèle tout en minimisant les coûts de maintenance doit continuer.

Le service 


Avec la relance de la compagnie, la direction a profité pour renouveler le personnel navigant et j’ai toujours été agréablement surpris par le niveau de service du personnel de bord. Le jeunes loups ont de la tenue et de la volonté de satisfaire les besoins de clients avec le sourire.La billetterie est aussi en progrès avec un rapprochement des clients par des agences ouvertes à Abidjan et l’intérieur du pays. J’ai bien aimé pouvoir rapidement payer par carte visa et surtout les e-mails pour me prévenir dès changements des horaires d’un vol une fois sur San Pedro. Mon dernier volet c’était Abidjan – Niamey et c’était super. Un Airbus assez confortable, entièrement rempli et surtout le sourire de voir que couverts sont maintenant aux couleurs de la compagnie. 

Les améliorations à faire


Dans le souci d’amélioration continue la compagnie doit vraiment régler le problème de base qui est le retard. C’est vrai qu’une panne d’un seul avion dérègle tout le planning mais le manque de communication et de prise en charge des passagers rapidement créé de la frustration. Et cela est rapidement relayé sur les réseaux sociaux. Les retards arrivent même avec les plus grandes compagnies, mais la différence est faite au niveau de la communication en anticipation et aussi de la prise en charge des passagers.
L’expérience de vol doit s’améliorer avec du divertissement que je n’ai trouvé sur aucun des vols jusqu’à présent. Même si l’on ne peut pas avoir les dernières sorties cinéma, on pourrait se satisfaire de quelques écrans collectifs qui descendent du plafond avec des séries africaines, de émissions de télé ou des news. Un peu de musique Zouglou ne ferait pas de mal entre Abidjan et Dakar surtout que c’est un vol d’environ 3 heures.

La boutique à bord offre une gamme acceptable de produits mais les prix sont largement plus élevés que les prix toutes taxes comprise à Abidjan; Air Côte d’Ivoire devrait réduire légèrement ses marges à ce niveau pour vendre un peu plus.