Note:Ce billet est le point de vue d’une amie vivant à l’extérieur de la Côte d’ivoire et qui nous observe depuis un bon moment
Si Alassane Ouattara devait partir c’était dans le premier mois de la crise i.e. en décembre, je me rappelle avoir dis sur #CIV2010 qu’à sa place je me serais barrée, on m’a répondu : et les militants, partisans etc… Vous croyez vraiment que s’il vous laisse aux mains des pro-Laurent Koudou Gbagbo cela va les calmer.Je vais vous rappeler la titrologie à laquelle vous avez été soumis ces dernières années : “On veut exterminer tous les musulmans de Côte d’Ivoire” (Le Patriote), “le négro américain et sa juive blanche” (Le National) et vous assurer que ces gens-là vont en finir avec vous pour ne plus JAMAIS avoir à dealer avec vous, leurs contradicteurs.
Pour Ouattara, les membres de son gouvernement et leurs cadres ce n’est pas difficile de se barrer et de venir vivre tranquilles en Occident, ils rebondiront sans aucuns problèmes : ceux sont des opposants politiques propres, ils ont un bon niveau, ils sont corrects, un mec comme Guillaume Soro trouve du boulot en Europe quand il veut.C’est normal de faire sa crise lorsque l’on est sous des tirs d’obus, c’est bon d’extérioriser sa colère mais il y a des choses qui doivent être dites.Je suis désolée de ne pas crier avec vous mais de l’extérieur on peut avoir un avis clair.
Aux journalistes je dis ceci.
Je ne suis pas journaliste, je ne suis pas Ivoirienne et je n’ai d’ailleurs jamais mis les pieds en Côte d’Ivoire.Je suis traductrice-free lance, je vis en Occident et je fais des revues de blogs.Je suis tombée dans #CIV2010 quelques jours avant la proclamation des résultats du deuxième tour en me disant que j’allais rigoler un peu : les Ivoiriens n’ayant pas de langue africaine commune ont réinventé le Français et manient parfaitement l’humour et l’ironie.Je n’intéresse à la Côte d’Ivoire parce que c’est le pays africain qui s’en était pratiquement sorti, je m’intéresse à la Côte d’Ivoire parce que je suis d’origine Sénégalaise et que ceux sont nos Belges (j’avais fait une série de tweets au début : pourquoi la Côte d’Ivoire).J’ai posé des questionsJe me suis fais des tweet-copains (qui vivent sur place), on se rend très vite compte de qui est crédible et qui ne l’est pas et maintenant je “vis” la crise avec eux : je me rappelle que lorsqu’en pleine nuit au mois de décembre j’ai commencé à relayer les massacres d’Abobo un journaliste américain de mes connaissances m’a fait la leçon. Il se trouve que tout ce que nous avons dit se réalise, même les cas de choléra.
Lorsque j’en ai marre d’envoyer des tweets et que la presse évite soigneusement de traiter la le sujet : je fais une revue des blogs et des tweets.Je pense que les journalistes, dont le métier n’est pas très différent du mien d’ailleurs (si on ne s’immerge pas totalement dans un texte, on ne fait pas une bonne traduction) perdent trop de temps en questions inutiles (pour mon premier billet sur la CI, j’ai demandé à mes tweets copains de le critiquer et ils m’ont dit que j’avais parfaitement décrit la situation … ils pensaient tous que je suis à moitié ivoirienne et/ou que ma famille y vit ; il y toujours eu beaucoup d’unions entre Sénégalais et Ivoiriens) et surtout sont des moutons, je ne vois pas l’intérêt de traiter tous des mêmes sujets : tout le monde est au Japon (les journalistes Japonais sont meilleurs que les Occidentaux sur ce sujet qui les concernent … il suffit de les traduire et d’ailleurs cela se fait, … donc aucune valeur ajoutée !), tout le monde est en Libye … je peux à la rigueur comprendre pour la presse anglophone … mais les journalistes francophones pourraient vraiment s’emparer de ce qui se passe en Côte d’Ivoire.
Certains d’entre-eux en sont à ergoter sur l’objectivité … j’hallucine : je ne vois pas ce qui peut justifier de tirer des obus sur son peuple parce que celui-ci n’a pas voté pour vous. Dans ce cas l’objectivité c’est de la bêtise ou du foutage de gueule.Je n’ai pas vu les micros tendus vers les pro-Moubarak ou les pro-Ben Ali … que l’on arrête de se moquer de nous et de les tendres aux jeunes patriotes.La communauté internationale ne fait peut-être pas son boulot mais les journalistes non plus ! Il y a l’Afrique du Nord, il y a l’Afrique du Sud … entre les deux ce n’est pas un no man’s land.
Anna.
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