Après plus de deux ans passés loin de de la vallée du Bandama, je suis repassé – le temps d’un week end- dans la ville de Bouaké devenue entre-temps la capitale de la région du Gbêkê. J’ai vu une ville pleine de vie, une ville qui renaît de ses cendres. Pour celui qui a vu Bouaké pendant la crise, le changement est frappant.
J’ai vu un corridor d’accès à la ville aussi normal que ceux de Yamoussoukro, Daloa ou San Pedro: moins de militaires et plus de fouilles systématique des véhicules et des passagers.
J’ai vu le Commerce (quartier des affaires) bouillonnant d’activités. Les banques sont de retour, les société pétrolières ont repris le contrôle de leurs stations-service et les ont remises en état (enfin du carburant de qualité!)
J’ai vu une ville débarrassée des hautes herbes qui l’avaient jadis envahie. J’ai vu des rues ouvertes à la circulation sans aucun militaire paradant en arme. J’ai vu la police nationale (avec joie!) à Bouaké régler la circulation et aussi racketter les taxi communaux (de plus en plus nombreux).
J’ai vu Bouaké la nuit. L’espace Vélodrome avec sa terrasse et son bar. J’ai vu la rue des « braisés » où chacun peut se nourrir à prix abordable. Les carpes de Béoumi et les poulets braisés, les maquereaux fumés et l’alcool.
J’ai vu une rue bordée de véhicules dans les deux sens. Les travailleurs du public et du privé sont de retour.J’ai vu les rues éclairées du commerce à Ahougnanssou, de Koko à Belleville en passant par Sokoura. J’ai vu la piscine municipale réhabilitée. J’ai vu des bouakéens y nager avec joie. J’ai vu le ronds point de la gare et le marché animés comme aux heures de gloire de Bouaké.
J’ai vu le Ranhotel réhabilité et ouvert au public, sa piscine, sons salon et son bar. J’y ai vu du monde même s’il faut attendre une demi-heure pour la facture normalisée.
J’ai vu le CHU ouvert, peuplé et avec une nouvelle couche de peinture. J’ai vu le tout nouvel hôtel du Stade attirer à lui du monde en raison de sa propreté. J’ai vu RTI Bouaké avec ses émissions locales qui collent à l’actualité de la région même si on n’a pas le choix entre cette chaîne et la RTI1.
J’ai vu les moto-taxis se faufiler entre les voitures et les piétons qui envahissent les rues. J’ai vu la joie des personnes qui ont recours à ce moyen de transport pratique et pas cher. J’ai aussi vu le mécontentement créé par leur mauvaise conduite et la concurrence faite aux taxi communaux.
J’ai rencontré des habitants de Bouaké heureux du changement que vit leur ville, remplis d’espoir et de de beaucoup d’attentes vis-à-vis du gouvernement ivoirien.
J’ai vu que le grand marché n’a pas encore été reconstruit depuis son incendie le 15 mars 2009. J’ai aussi vu les commerçants occuper les rues avec leurs étals. Avec des larmes j’ai aussi vu l’Université de Bouaké sinon ce qu’il en reste après le pillage. J’ai vu les restes de l’hôtel le Provençal lui aussi entièrement pillé.
J’ai vu une ville qui veut vivre malgré les défis qui attendent les autorités. Après avoir été gérée pendant huit ans par les Forces Nouvelles, cette ville attend beaucoup de son maire et des autres autorités administratives.
Doter la ville d’un marché et libérer les trottoirs, réparer la grande voie au niveau du marché de gros, mettre de l’ordre dans le secteur des moto-taxis, réhabiliter l’université sont quelques unes des urgences du moment.
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