28 novembre 2010 : Le second tour de la présidentielle entre Laurent Gbagbo, président
sortant, et son rival Alassane Ouattara, se déroule dans un climat de tension: trois morts. Les deux camps s’accusent d’avoir empêché les électeurs de leur rival de voter dans certaines régions.
30 novembre 2010: Les commissaires centraux de La Majorité Présidentielle au sein de la commission électorale ont empêché physiquement l’annonce de résultats partiels du second tour.Alors que le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI) Bamba Yacouba s’apprêtait à communiquer des premiers résultats partiels pour les régions du pays, l’un des deux représentants du président-candidat au sein de la commission, Damana Adia Pickass, lui a arraché les feuilles de résultats des mains avant de les déchirer.« Ces résultats sont faux, ils n’ont pas été consolidés! », ont affirmé à plusieurs reprises les deux hommes, dénonçant un « hold-up électoral » devant de très nombreux journalistes. Après cet incident, le porte-parole a assuré à la presse que ces résultats étaient « bel et bien consolidés », avant de s’éclipser entouré de gendarmes.
2 décembre : La Commission électorale indépendante (CEI) annonce la victoire de M.
Ouattara (54,1%), résultat rejeté par le Conseil constitutionnel, acquis à M.Gbagbo.
3 décembre : M. Gbagbo est proclamé vainqueur (51,45%) par le Conseil constitutionnel. M. Ouattara se présente comme « président élu ». L’ONU, l’UE,Washington, Paris et Londres reconnaissent sa victoire.
4 décembre: M. Gbagbo est investi chef de l’Etat. M. Ouattara prête serment « en qualité de président » et reconduit Guillaume Soro comme Premier ministre. Le lendemain, Gbagbo nomme son propre Premier ministre, Aké N’Gbo.
6 décembre: Au moins 20 morts depuis le 2e tour (Amnesty International).
7 décembre: La Cédéao suspend la Côte d’Ivoire et demande à Gbagbo de « rendre le pouvoir ».
9 décembre : L’UA suspend la Côte d’Ivoire.
15 décembre: Paris déclare n’avoir « aucune intention d’intervenir militairement ».
16 décembre: Echec d’une marche des partisans de M. Ouattara sur la télévision d’Etat tenue par les forces pro-Gbagbo, qui ouvrent le feu: de 11 à une trentaine de morts selon les sources. Le QG de Ouattara est soumis à un blocus des forces de défense et de sécurité fidèles à Gbagbo.
17 décembre: Abidjan est quadrillée par les forces de l’ordre pro-Gbagbo.
– L’UE appelle l’armée à se placer sous l’autorité de M. Ouattara.
– Le président français Nicolas Sarkozy appelle M. Gbagbo à partir« avant la fin de la semaine », sous peine de sanctions.
18 décembre: Gbagbo exige le départ « immédiat » de la mission de l’ONU (Onuci) et des forces françaises.
– Charles Blé Goudé, leader de la jeunesse pro-Gbagbo, mobilise ses partisans en vue du combat pour « la souveraineté de la Côte d’Ivoire ».
19 décembre: L’ONU dénonce des « violations massives des droits de l’Homme » qui ont
fait plus de 50 morts en trois jours (25 morts selon le camp Gbagbo).
20 décembre: l’UE décrète des interdictions de visa à l’encontre de Gbagbo et 18
proches.
– L’Onuci dénonce l’accroissement des « actes hostiles » du camp Gbagbo.
– L’ONU prolonge de six mois le mandat de sa force et avertit que les responsables d’attaques contre des civils et Casques bleus seront traduits en justice.
21 décembre: le camp Ouattara appelle « à la désobéissance » à Gbagbo.
– Sanctions américaines interdisant à Gbagbo et à des proches de se rendre aux Etats-Unis.
– La Cédéao annonce un sommet extraordinaire à Abuja le 24.
– Le secretaire général de l’ONU Ban Ki-moon demande une aide internationale pour l’Onuci, évoque « un risque réel de guerre civile ».
– Laurent Gbagbo se réaffirme « président » et se dit prêt à discuter avec Ouattara et la communauté internationale. Gbagbo « ruse » et doit « partir » réplique le camp Ouattara.
22 décembre: La France, l’Allemagne, la Suède et le Portugal appellent leurs ressortissants à quitter le pays.
– M. Soro demande à la communauté internationale de faire usage de la force pour déloger Laurent Gbagbo.
– La Banque mondiale annonce que les financements de la Côte d’Ivoire ont été gelés.
– Discussions USA/Cédéao sur une éventuelle augmentation des troupes de l’ONU en Côte d’Ivoire.
– Youssouf Bamba, désigné par Ouattara, est reconnu comme nouvel ambassadeur par l’ONU.
23 décembre : M. Soro demande l’envoi d’une mission de la Cour pénale
internationale (CPI) en Côte d’Ivoire.
– Selon l’ONU, 173 personnes ont été tuées et 471 arrêtées entre le 16 et le 21 décembre.
25 décembre: Les présidents béninois, sierra-léonais et cap-verdien sont attendus mardi à Abidjan pour demander, au nom de l`organisation régionale de l`Afrique de l`Ouest, au président Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir en Côte d`Ivoire
27 décembre : Ouattara lance un appel à la grève générale, peu suivi, alors que ses partisans occupent pendant quelques heures l`ambassade à Paris.
28 décembre : Trois présidents ouest-africains (Bénin, Sierra Leone et Cap-Vert) mandatés par la Cédéao tentent de convaincre Gbagbo de céder le pouvoir. Un convoi de l`Onuci est attaqué à Abidjan: un Casque bleu blessé.
Plus de 19.000 Ivoiriens ont fui vers le Liberia voisin (ONU).
29 décembre : L`ambassadeur ivoirien à l`ONU, Youssouf Bamba, désigné par Ouattara,
demande à l`ONU d`empêcher un « génocide ».
31 décembre : « Nous n`allons pas céder », lance Gbagbo accusant Ouattara de « tentative de coup d`Etat sous la bannière de la communauté internationale ». Un ultimatum de son rival, qui lui avait donné jusqu`à minuit pour partir, expire sans effet.
La France recommande le départ des familles françaises.
L`UE approuve des sanctions contre 59 proches de Gbagbo.
1er Janvier: Gbagbo accuse l`ONU d`avoir « tiré sur des civils », accusation
démentie par l`ONU.
2 janvier: Les partisans de Gbagbo ajournent l`assaut « à mains nues » prévu contre
le quartier général de Ouattara.
3 janvier: Nouvelle médiation des trois chefs d`Etat ouest-africains accompagné
du Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l`UA
6 janvier : Washington gèle les avoirs de Gbagbo.
14 janvier : Ouattara appelle au recours à la force.
18 janvier : L’Onuci dénonce des « actes répétés d’agression contre ses
patrouilles ».
19 janvier : L’ONU vote l’envoi de 2.000 hommes supplémentaires et demande la
levée du blocus du QG de Ouattara.
28 janvier : L’UA décide la mise en place d’un « panel » de chefs d’Etat sur la
crise, dont les décisions seront rendues d’ici à un mois et seront
« contraignantes » pour toutes les parties.
2 février : Extension de la liste de sanctions de l’UE.
16 février : La Bourse ouest-africaine basée à Abidjan suspend ses activités,
après sa réquisition par le camp Gbagbo.
17 février : Gbagbo annonce la nationalisation des filiales des banques françaises
BNP Paribas et Société Générale, qui ont fermé dans les jours précédents après
la déstabilisation du système bancaire causée par la rupture entre la banque
centrale ouest-africaine BCEAO et Abidjan.
19-21 février : Accès de tension à Abidjan, où au moins quatre civils et deux
éléments des forces pro-Gbagbo sont tués dans des heurts entre manifestants
pro-Ouattara et forces de l’ordre fidèles au président sortant.
21-22 février : Quatre présidents du panel de l’UA –Jacob Zuma (Afrique du Sud),
Idriss Deby Itno (Tchad), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et Jikaya
Kikwete (Tanzanie)– rencontrent Gbagbo et Ouattara, au lendemain d’une
réunion en Mauritanie.
22 février : Début d’une nouvelle flambée de violences, notamment à Abidjan: 15
morts en une semaine, portant à au moins 315 le nombre de tués depuis
mi-décembre (Onuci).
22 février : Le camp Ouattara prolonge jusqu’au 15 mars son interdiction des
exportations de cacao.
25 février : Yamoussoukro, capitale politique (centre), est gagnée par les
violences. Appel du camp Gbagbo à empêcher l’Onuci de circuler. Les
ex-rebelles des Forces nouvelles (FN), qui tiennent le nord, prennent la
localité de Zouan-Hounien (ouest) en zone pro-Gbagbo.
10 mars: L`Union africaine (UA) confirme l`élection de Ouattara, position jugée inacceptable par le camp Gbagbo. Cette réunion marque l`épuisement des tentatives de sortie de crise par la voie diplomatique.
28 mars: Début d`une offensive vers le Sud des forces de Ouattara, qui prennent en quatre jours le contrôle de quasiment tout le pays.
30 mars: Résolution 1975 de l`ONU qui demande à Gbagbo de se retirer et donne mandat à l`Onuci d`utiliser « tous les moyens » pour « protéger les civils » et « prévenir l`usage d`armes lourdes ».
2 avril : L`ONU et des organisations internationales font état de massacres de plusieurs centaines de personnes fin mars dans l`Ouest.
4 avril: L`Onuci et Licorne frappent des camps militaires et des batteries d`artillerie situées à la résidence et au palais présidentiel de Gbagbo à Abidjan.
11 avril : Gbagbo est arrêté par les Forces républicaines (FRCI) de Ouattara, à l`issue d`une guerre de dix jours dans Abidjan.
27 avril : Les FRCI investissent en force et contrôlent Abobo, fief d`Ibrahim Coulibaly (« IB »), chef du « commando invisible », tué dans l`opération.
3 mai : Ouattara demande dans une lettre au procureur de la Cour pénale internationale (CPI) d`enquêter sur « les crimes les plus graves » commis en Côte d`Ivoire depuis le 28 novembre 2010.
4 mai : Le quartier de Yopougon à Abidjan, dernier bastion des miliciens et des mercenaires libériens pro-Gbagbo, est sous contrôle des FRCI (officiel). Le 9, des responsables de l`ONU affirment que 68 corps y sont enterrés dans des fosses communes.
6 mai: Ouattara prête serment au lendemain de sa proclamation comme président par le Conseil constitutionnel.
7 mai : L`ex-président est entendu par la justice à Korhogo (nord), où il se trouve en résidence surveillée. Le 8, 1ère audition de son épouse, Simone Gbagbo.
10 mai : Reprise de l`exportation de cacao, qui avait cessé en raison des sanctions internationales visant Gbagbo.
14 mai : Quelque 220 civils ont été tués dans le Sud-Ouest par des miliciens et des mercenaires libériens fidèles à Gbagbo, après avoir été chassés de Yopougon (officiel).
Les violences qui ont suivi le 2e tour de la présidentielle ont fait plus de 3.000 morts selon un bilan officiel.
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